Tout le monde connaît cette mythique chaussure basque à semelle de cordes. Pantoufle du pauvre, chaussure décontractée et confort pendant l’été, son succès ne s’est jamais démenti. D’autant plus, qu’elle était souvent attachée à une production artisanale et traditionnelle.
Il semblerait cependant que ces dernier temps la chaussure basque ne soit plus qu’un simple objet de mode d’été éphémère. En effet, avec sa semelle légère et son tissu personnalisable à souhait, de nombreuses marques ont pu s’approprier le modèle et jouer d’infinies gammes avec.
Curieusement, du moins en apparence, de grands créateurs de mode se sont également emparés du modèle pour en faire l’une des
stars de leurs vitrines cet été. Les prix semblent exorbitants, 395
euros l’espadrille cloutée de Saint Laurent, 420 euros le modèle Céline en poulain turquoise ou celui en denim de Louis Vuitton, 255 euros la paire en brocart de Dolce Gabbana, 590 euros la version brodée de Dior, ou encore 690 euros celle de Prada en python orné d’un petit nœud. Mais l’originalité et la créativité déployées pour ces modèles a de quoi susciter une vraie admiration. Heureusement pour l’économie du luxe
française, le « Made in France » est toujours privilégié par les consommateurs.
Ce passage de produit bon marché à égérie de luxe s’explique notamment par l’explosion de ventes d’espadrilles dans la grande distribution. Les grandes enseignes se fournissaient alors en Asie pour dégager des marges confortables. Pour perdurer, les entreprises originelles d’espadrilles se sont associées avec de grands créateurs pour monter en gamme et ainsi sauver leur profession.
The espadrille: the new luxury accessory
Everyone knows this iconic Basque shoe with its sole made of rope. Whether as the poor man’s slipper or a comfy, relaxed summertime shoe, its success has never faltered – especially since it is often associated with traditional artisanal methods of production.
More recently, though, it would seem that the Basque shoe has become more than just an item of fleeting summer fashion. With its light sole and easily customisable fabric, lots of brands have taken the basic model and created endless new ranges with it.
Curiously enough – appearance-wise, at least – major fashion designers have also borrowed the model to make it one of the stars of this summer’s window displays. The prices seem exorbitant: 395 euros for Saint Laurent’s studded espadrille; 420 euros for Céline’s model in turquoise pony or Louis Vuitton’s denim design; 255 euros for Dolce Gabbana’s brocade pair; 590 euros for Dior’s embroidered version; and 690 euros for Prada’s python espadrilles adorned with a little bow. But the originality and creativity evident in these models is enough to evoke real admiration. Thankfully for France’s luxury economy, the “made in France” element is still favoured by consumers.
This transition from cheap product to muse for luxury designers is largely down to the explosion in espadrille sales by large retailers. The major brands turned to Asia to acquire cheaper stock and ensure comfortable margins. To survive, the original espadrille makers joined forces with famous designers to offer more upmarket products, saving their trade by doing so.
Didier MOINEL DELALANDE