Souvent éclipsé par ses deux prestigieux voisins, le Pont Alexandre III et le Pont de l’Alma, le pont des Invalides n’en est pas inintéressant pour autant avec ses deux sculptures représentant la Victoire Terrestre de Victor Vilain et la Victoire Maritime de Georges Diebolt. Premier élément marquant, il ne se situe pas dans l’axe du bâtiment dont il porte le nom, allez savoir pourquoi !
Le projet est présenté en 1821 par l’ingénieur des ponts et des chaussées Claude Navier, le passage sur le pont suspendu sera payant à l’exception de celui des « invalides ». Les travaux commencent en 1824 et se déroulent sans encombre jusqu’en 1826 quand les éléments de chaînes reliant les pylônes s’effondrent. Par principe de précaution, on renonce alors au chantier. Ils reprennent quelques années plus tard plus en aval et sont achevés en 1829. Le pont s’appelle alors la Passerelle d’Antin, nom qu’il portera jusqu’en 1850. Les invalides doivent, eux aussi, payer leur passage sur le pont.
A l’occasion de l’exposition universelle de 1855, on décide de construire un nouveau pont au même emplacement. Le nouvel ouvrage de type classique, en maçonnerie, s’appuie sur les anciennes culées et utilise les anciennes piles consolidées et réadaptées. Une troisième pile est édifiée au milieu du fleuve, l’édifice compte ainsi quatre arches larges de 34, 36, 36 et 34 m. Commencés en octobre 1854, les travaux doivent être achevés le 1er mai 1855, jour de l’inauguration de l’Exposition universelle. Les hommes proposent et les éléments disposent : un hiver rigoureux impose une suspension des opérations et le pont des Invalides n’est terminé que le Ier octobre 1855 puis mis en service en 1856.
Les deux Victoires datent de cette époque, quant aux piles latérales elles sont ornées par Astyanax-Scevola Bosio de trophées guerriers aux armes impériales placés en 1862. Elles seront remplacées en 1881 par des têtes de méduses. Rive droite, en aval, se dresse aujourd’hui la statue par Erevantzi (2002) en hommage au révérend père et compositeur Komitas et aux victimes du « génocide arménien ». Rive gauche, également en aval, a été placé un tirage du fameux « Messager » d’Ossip Zadkine. Moins fréquenté que ses voisins, le Pont des Invalides offre d’intéressants points de vue sur Paris.
Pont des Invalides
Although the Pont des Invalides is often overshadowed by its two prestigious neighbours – the Pont Alexandre III and Pont de l’Alma –, that doesn’t mean that it’s totally lacking in interest, particularly when it comes to its two sculptures, Land Victory by Victor Vilain and Sea Victory by Georges Diebolt. The first thing you notice about the bridge is that, for some mysterious reason, it is not directly in line with the building it is named after!
The project to build a bridge was put forward in 1821 by the civil engineer Claude Navier. It was to be a suspension bridge, toll paying for everyone except the “Invalides”. Work began in 1824 and everything went smoothly until 1826 when parts of the chains between the pylons gave way. As a precautionary measure, all work was abandoned. It began again several years later further downstream and was completed in 1829. Back then, it was known as the Passerelle d’Antin, a name it kept until 1850. Residents of Les Invalides had to pay to cross the bridge along with everyone else.
For the World’s Fair in 1855, the decision was taken to build a new bridge on the same site. The new structure was built in classical style stonework, supported on the old abutment piers that were consolidated and adapted for the new bridge. A third abutment pier was erected mid-river, creating four arches, 34, 36, 36 and 34 metres wide respectively. Work began in October 1854 and was due to be completed on 1 May 1855, the day the World’s Fair opened. A harsh winter meant that work was postponed and the Pont des Invalides wasn’t finished until 1 October 1855, becoming operational in 1856.
The two Victories date from this period, and the lateral abutment piers decorated with military trophies bearing the Imperial coats of arms by Astyanax-Scevola Bosio appeared in 1862. In 1881, they were replaced by Medusa’s heads. Downstream on the right bank is a statue by Erevantzi (2002) in homage to the Reverend Father and composer, Komitas, and the victims of the “Armenian genocide”. On the left bank, also downstream, is a replica of the famous “Messenger” by Ossip Zadkine. Although less frequented than its neighbours, the Pont des Invalides has some very lovely views over Paris.
Didier MOINEL DELALANDE