En 1854, Entre le pont de la Concorde commandé par Louis XVI et le pont d’Iéna voulu par Napoléon Ier, seule la passerelle d’Antin – notoirement insuffisante – fait communiquer les deux rives depuis 1829. D’autre part, l’imminence de l’exposition universelle de 1854 oblige la construction d’un nouvel édifice à cet emplacement pour permettre plus de liaison entre les deux rives, on décide donc de construire deux nouveaux ouvrages : le pont des Invalides et le futur pont de l’Alma. Ce nom désigne une victoire franco-britannique lors de la guerre de Crimée en 1854.
Les travaux commencent en novembre 1854, mais ils doivent cesser lors de l’hiver suivant très froid et rigoureux. Le nouvel ouvrage est inauguré par Napoléon III qui le franchit le 2 avril 1856 alors qu’il se rend à la cérémonie de remise des drapeaux aux régiments qui s’étaient illustrés lors de la campagne de Crimée, notamment à la bataille de l’Alma. Il fait alors 151 mètres de large pour 20 de long avec deux trottoirs de 4 m chacun et une chaussée de 12 m, le pont compte 3 arches elliptiques de 38,50, 43 et 38,50 m, la centrale étant à l’époque la plus large des ponts de pierre à Paris. Des balustres évoquant ceux du pont de la Concorde surmontent les parapets.
Quatre statues ornent l’ouvrage à l’époque réalisées par Georges Diébolt et Auguste Arnaud : un zouave, un grenadier, un artilleur et un chasseur à pied. Inaugurées le 15 août 1858, elles deviennent des figures familières des Parisiens pour qui elles constituent des repères et des côtes d’alerte lors des crues de la Seine. Le Zouave est le plus populaire et le seul « survivant », lors de la crue de 1910, la Seine aurait atteint le niveau de ses épaules. Il inspire d’ailleurs un chanson interprétée par Serge Reggiani :
« (…) Au printemps le fleuve/Me met à l’épreuve/Comme si les frimas n’suffisaient pas/Il faut encore qu’il pleuve/Et il monte monte ce lent mastodonte/J’affrontais le front c’est un affront/A présent que j’affronte/Car j’ai de la flotte jusqu’à la culotte
Jusqu’au gros colon jusqu’aux galons/Parfois jusqu’à la glotte/Moi qu’on put connaître
Zouave et fier de l’être il y a des moments/Maintenant où j’en ai par-dessus la tête (…) »
A l’occasion de l’Exposition de 1937, le pont est doublé d’une passerelle à 15 m en aval, qui joue le rôle de porte de l’exposition et accueille des boutiques à son niveau inférieur. Très fragile, l’ouvrage ne sera cependant reconstruit qu’à partir de 1970 sous la direction de Jean-François Coste, J.-L. Dambre et F. Muzas. Il est construit selon deux travées asymétriques, l’une de 31,50 m à partir de la rive droite, l’autre de 100 m, articulées autour d’une pile unique, proche de la rive droite facilitant la navigation fluviale, intense à cet endroit du fleuve.
On trouve sur le pont une flamme qui est l’exacte réplique de la flamme de la statue de la Liberté et qui symbolise l’amitié franco-américaine. Les admirateurs de Lady Di, victime d’un accident de voiture à quelques mètres de là, l’utilisent également comme mémorial pour la défunte princesse de Galles.
The tragically famous Pont de l’Alma
Between the Pont de la Concorde commissioned by Louis XVI and the Pont d’Iéna ordered by Napoleon Bonaparte, the only bridge connecting the two banks between 1829 and 1854 was the notoriously insufficient Passerelle d’Antin. In addition to this, the up-and-coming universal exposition of 1854 created pressure to build a new bridge at this point to allow stronger links between the two banks. It was therefore decided that two new structures would be built: the Pont des Invalides and what was to become the Pont de l’Alma. The name of the latter was a reference to an 1854 French-British victory in the Crimean war.
Work began in November 1854, but was interrupted by that year’s extremely cold, harsh winter. The new bridge was inaugurated by Napoleon III, who crossed it on 2 April 1856 on his way to the ceremony for the presentation of colours to the regiments which had distinguished themselves during the campaign in Crimea, including at the Battle of the Alma. At the time, it was 151 metres long and 20 metres wide, with two pavements, each 4 metres wide, and a roadway 12 metres wide. The bridge was made up of three elliptical arches of 38.50, 43 and 38.50 metres, the central arch being the largest of any of Paris’s stone bridges at the time. The parapets were topped with balusters reminiscent of those on the Pont de la Concorde, and at the time, four statues created by Georges Diébolt and Auguste Arnaud adorned the edifice: a Zouave, a grenadier, an artilleryman and a foot soldier. Inaugurated on 15 August 1858, they were to become familiar figures to Parisians, serving both as landmarks and as alert levels when the Seine was high. The Zouave was the most popular and the sole “survivor” when, in the floods of 1910, the Seine is said to have risen as high as his shoulders. He is also the inspiration for a song by Serge Reggiani:
“(…) In the spring, the river/Makes my life hard/As if the wintry weather wasn’t bad enough/On top of that, it’s raining/And it rises, it rises, that slow mastodon/I confronted the front – what an affront/I am confronting here/Because I’m soaked to the smalls
To the large intestine, to the epaulettes/Sometimes up to the neck/People used to recognise me as a proud Zouave, but there are times/Now when I’m in over my head (…)”
For the Exposition of 1937, a footbridge was added 15 metres downstream to serve as the entrance to the fair and to host shops on its lower level. Although the bridge was very fragile, its reconstruction was not begun until 1970, under the direction of Jean-François Coste, J.-L. Dambre and F. Muzas. It was composed of two asymmetrical spans, one 31.50 metres long starting from the right bank, and the other 100 metres long, joined by a single pile built closer to the right bank in order to facilitate river traffic, which was very heavy at this point in the river.
On the bridge, you can see a flame which is the exact replica of the one held by the Statue of Liberty, symbolising French-American friendship. Admirers of Princess Diana of Wales, who died in a car crash near the bridge, also use it as a memorial site.
Didier MOINEL DELALANDE