Blowing the time !

Je vous signale l’exposition « Bob Dylan, l’explosion rock » à La Cité de la Musique, jusqu’au 15 juillet 2012. Elle se concentre sur la période 1961-66 de l’artiste. Et, notamment, son premier concert à l’Olympia, le 24 mai 1966. L’auteur de Blowing the Wind y est omniprésent à travers les portraits exclusifs, documents rarissimes et archives audiovisuelles rassemblées par le Grammy Museum de Los Angeles. Sont, également, très intéressants à voir les clichés du photographe américain, Daniel Kramer, qui suivit Dylan en 1964 et 1965.

blowingthetimeEnfin, plusieurs artistes des Musiciens du Métro jouent des morceaux emblématiques de Dylan. Je ne sais si le Prophète-Poète appréciera cet hommage, lui, dont certains disent qu’il est devenu un Prophète-Profit oubliant qu’il fut le chantre de la « protest song ». Ah les mauvaises langues ! En tous cas, voilà pour les jeunes générations, un bon coup de projecteur sur l’icône incontournable du folk-rock, né Robert Zimmerman, un jour de mai 1941, dans le Minnesota, non loin de la frontière canadienne. Là où souffle le vent… Bien sûr, l’homme a vieilli.

La photo, ci-contre, montre bien que, sur son visage aux cheveux bouclés de pâtre grec révolté par l’Amérique des années 60, le temps est passé. J’allais dire que le temps a soufflé, clin d’œil à son illustre chanson Blowin’ in the Wind. D’ailleurs parlons un peu d’elle. La manifestation du génie est toujours brève dans une vie humaine. Or, le prodigieux déclic talentueux de Dylan fut lorsque « l’homme aux semelles de vent » composa cette chanson. Inspirée d’un air traditionnel des esclaves noirs, sa mélodie était d’une simplicité biblique. Écrite en 10 minutes, sur un coin de table, en avril 1962, elle est enregistrée, le 9 juillet, de la même année. D’une indéniable portée humaine et poétique, elle devint, immédiatement, l’hymne de toute une génération, érigeant son jeune auteur de 21 ans en guide spirituel du mouvement des droits civiques. Miracle de la poésie (poiesis en grec : qui pousse à l’action) capable de mobiliser des peuples, bien davantage que les complaintes politiques ou la contrainte des chars. Chapeau Dylan !

Quant à cette exposition à la Cité de la Musique, elle est l’archétype des « manifestations souvenirs » que produisent les institutions culturelles pour « faire leur boulot » et servir le public. C’est bien et louable. Mais, le moment étincelant fut ailleurs. C’était en 1961, dans la tête d’un ange contestataire qui marqua, en une courte mélodie et quelques paroles géniales de monotonie, plusieurs centaines de millions d’êtres humains…

Time’s blown! 
I would like to highlight the ‘Bob Dylan, l’explosion rock’ exhibition [Bob Dylan, rock explosion] taking place at La Cité de la Musique until 15 July 2012. It focuses on the artist’s life from 1961-66 and, in particular, his first concert at the Olympia on 24 May 1966. The presence of the songwriter behind ‘Blowin’ in the Wind’ is unmistakable at the exhibition through exclusive portraits, rare documents and audiovisual archives collected by the Grammy Museum of Los Angeles. Equally interesting are the pictures taken by the American photographer, Daniel Kramer, who followed Dylan during 1964 and 1965.
Finally, several artists from ‘Musiciens du Métro’ (A music competition organised in the Parisian Metro) have been playing iconic Dylan pieces. I don’t know if he will appreciate this tribute, but some say that the Prophet-Poet has become a Profit-Prophet, forgetting that he was at the source of the ‘protest song’. How cynical! Anyway, for the young generations this exhibition puts the spotlight on the incontrovertible icon of folk rock, born Robert Zimmerman in May 1941, not far from the Canadian border… where the wind blows. Of course, the star has aged.
In the photo opposite, with his curly dishevelled hair and outraged by the America of the 60’s, it is obvious that time has gone by. I was going to say that time has blown, an allusion to the renowned song Blowin’ in the Wind. Incidentally, let’s talk about the song.  Genius manifests itself only for a short while in a human life. Yet Dylan’s talent was spectacularly unleashed when ‘the man with soles of wind’ composed this song. Inspired by a black slaves’ traditional song, its melody was of biblical simplicity. Written in 10 minutes on the back of an envelope in 1962, the song was recorded on 9 July of the same year. Undeniably compassionate and poetic, it immediately became the anthem of an entire generation and established its young composer of 21 as the spiritual guide to the civil rights movement. A miracle of poetry (from poiesis in Greek: encouraging action) the song managed to mobilise nations, much more than political bemoaning or hijacking tanks. Hats off to you Dylan!
As for the exhibition at La Cité de la Musique, it is an archetypal ‘nostalgic event’ that cultural institutions produce to ‘do their part’ and serve the general public. This is all well and good, but the flash of brilliance was elsewhere. It was in the mind of an anti-establishment angel in 1961 who, with a short tune and some inspired repetitive lyrics, marked several hundreds of millions of human beings…

Dylan, l’explosion rock
Exposition à la Cité de la musique
Du 6 mars au 15 juillet 2012
Tél : 01 44 84 44 84

Didier MOINEL DELALANDE

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