Cette passerelle relie directement l’île de la Cité à l’île Saint Louis. Le premier pont à cet endroit fut répertorié dès 1630. Entre 7 et 9 ponts ont ensuite été construits, détruits, accidentés et reconstruits suivant les aléas de l’histoire. De nombreuses anecdotes jalonnent cette période mouvementée, en voici deux des plus fameuses.
– Le 5 juin 1634, Dans le pur respect de l’esprit chrétien, trois processions se disputent le passage pour accéder à Notre-Dame. D’une terrible bousculade on tire un bilan impressionnant : 20 morts et 40 blessés.
– Après plusieurs accidents dus à la navigation fluviale – un par an en moyenne -, le pont Saint-Louis est percuté le 22 décembre 1939 par un automoteur. Il s’ensuit la rupture et l’explosion des conduites de gaz qu’il enferme. Des vingt personnes tombées dans la Seine, trois périssent noyées. Le pont s’écroule. Il faut attendre le 7 juillet 1941 – c’est alors la guerre – pour qu’on installe une passerelle provisoire en fer à l’esthétique décriée. Ce n’est qu’en 1968, à la suite de plusieurs projets et de nombreuses études, qu’est décidée l’implantation de l’ouvrage que l’on emprunte de nos jours.
Le pont actuel date de 1970. Long de 67 m, large de 16, il est constitué d’une seule travée sans pile intermédiaire, avantage remarquable pour la navigation. Cette œuvre d’acier et de béton est signée de Creuzot et Jabouille qui avaient participé deux ans plus tôt à la reconstruction du pont de Grenelle, de Jean-François Coste qui prendra part à celle du pont de l’Alma et avait travaillé au pont aval du périphérique et de A. Long-Depaquit co-auteur du pont Amont du périphérique.
On peut regretter qu’un lieu si symbolique dans Paris ne soit pas plus à la hauteur des lieux qu’il relie entre eux. Certains l’ont même caractérisé comme un « échec architectural du fonctionnalisme minimaliste ». En revanche, le pont de Saint Louis offre un cadre exceptionnel et une magnifique vue sur les environs (hotel de ville, panthéon, tour saint jacques, saint Gervais, saint Etienne du Mont…). Il est par ailleurs régulièrement pris d’assaut par divers saltimbanques, musiciens, sages en tout genre pour le plus grand plaisir des promeneurs.
Le Pont Saint Louis
This footbridge provides a direct link between the Île de la Cité and the Île Saint Louis. The earliest records of a bridge in this spot date back to 1630. Since then, between seven and nine more bridges have been built, destroyed, damaged and rebuilt here following the vagaries of history. There are many anecdotes associated with the bridge’s turbulent past: here are two of the most famous.
– On 5 June 1634, motivated by the purest Christian piety, three processions, all intent on reaching Notre Dame, fought for right of way. The terrible crush that ensued produced a hefty toll: 20 dead and 40 injured.
– After several accidents caused by river traffic – an average of one per year – a motorcar crashed into the Pont Saint Louis on 22 December 1939, causing the gas pipes inside it to rupture and explode. Twenty people fell into the Seine, three of whom drowned. The bridge collapsed. Citizens had to wait until 7 July 1941 – in the midst of the war – for a provisional iron footbridge, much reviled for its appearance, to be installed. It was not until 1968, following several planning projects and many studies, that the structure we walk across today was selected for construction.
The current bridge dates from 1970. Sixty-seven metres long and sixteen metres wide, it comprises a single span with no central column, a remarkable advantage for the boats passing underneath. This steel and concrete construction was designed by Creuzot and Jabouille (who had participated in the reconstruction of the Pont de Grenelle two years earlier), Jean-François Coste (who would later take part in rebuilding the Pont de l’Alma and who had worked on the Pont Aval off the city’s inner ring road), and A. Long-Depaquit (co-creator of the ring road’s Pont Amont).
Some consider it a shame that a bridge so symbolic to Paris is not grander, to match the places it links; it has even been described as an “architectural failure of minimalist functionalism”. On the other hand, the Pont Saint Louis offers a unique setting as well as a splendid view of the surrounding area (the town hall, the Panthéon, Saint-Jacques Tower, Saint-Gervais, Saint-Etienne-du-Mont, etc.). It is also a haunt for a variety of entertainers, musicians and sages, who regularly descend on the bridge to provide enjoyment for walkers.
Didier MOINEL DELALANDE