Le 7 janvier est sorti, le dernier film réalisé par Frédéric Tellier avec Nathalie Baye et Raphaël Personnaz : l’affaire SK1. Cette passionnante histoire a pour cadre le mythique quai des Orfèvres et n’est pas la première dans son genre. Que savez-vous de ce lieu célèbre ? Rapide révision avant que la plupart des services de la police soient délocalisés dans l’immense complexe en construction aux Batignolles. Ceci dit, il y en a encore pour quelques années.
– Histoire de la construction
Le bâtiment a été construit entre 1875 et 1880, sur les plans des architectes Émile Jacques Gilbert et son gendre Arthur-Stanislas Diet. Une bonne partie du palais de justice qui abritait la préfecture de police de Paris auparavant avait été détruite lors d’un incendie volontaire pendant la commune. Jules Ferry la logea donc dans ces nouveaux locaux construits sur l’emplacement hypothétique de l’ancien marché aux volailles de Paris. Ce qui justifierait d’ailleurs le sobriquet de « poulet », désignation traditionnelle des services de police. Autre hypothèse plus couramment évoquée : le terme poulet aurait été utilisé pour désigner les policiers en raison de la présence d’un marché aux volailles sur le quai à côté du bâtiment.
La police s’y installe définitivement le 1er août 1913, sur un décret suivi d’un arrêt préfectoral émis par le préfet Célestin Hennion. Le 36 aurait été crée afin d’en finir avec la fameuse bande à Bonnot, qui narguait la police à bord des premiers véhicules motorisés, ces derniers se déplaçant alors essentiellement en cheval ou à bicyclette. Le bâtiment abrite encore aujourd’hui 3 brigades : la criminelle (BC), les stups (BS), les brigades de recherche et d’intervention (BRI).
– Quelques histoires qui ont marqué le 36 :
Henri Désiré Landru qui passe pour le premier tueur en série français fut condamné à de nombreuses reprises avant d’être arrêté par l’inspecteur Jules Belin en 1919.
Le bijoutier Charles Mestorino, auteur d’un crime qui marqua par sa cruauté fut « cuisiné » pendant 15 heures par les commissaires Guillaume et Massu en 1928 avant d’avouer la raison de son crime commis sur un courtier de bijoux.
Laetitia Toureau est la première victime qui fut assassinée dans le métro parisien en 1937. Le coupable n’a jamais été retrouvé. Les circonstances et l’histoire de cette femme restent teintées de mystère.
Le célèbre Mesrine, ennemi public numéro 1, qui donna des cheveux blancs à la police parisienne, fut finalement tué en 1979.
Une grande opération de police fut montée en 1986 pour mettre fin aux méfaits du gang des postiches qui braqua 27 banques entre 1981 et 1986, et aurait au cours de sa carrière braqué 1300 coffres-forts de particuliers.
La célèbre auteure Françoise Sagan a été pisté pendant des mois par les hommes du 36 pour finalement remonter jusqu’à son fournisseur de cocaïne. Elle fut arrêtée en 1988 avant d’être rapidement relâchée.
Thierry Paulin fut arrêté en 1987 au terme de trois années infructueuses d’enquêtes. Il est accusé d’au moins 18 meurtres de vieilles dames.
Il a fallu plus d’une décennie et le travail de nombreuses équipes de police pour arrêter le fameux Guy Georges.
– Le 36 dans la culture
Le célèbre commissaire Maigret, immortalisé par Georges Siménon, était bien entendu le principal du 36. Le commissaire Adamsberg crée par Fred Vargas a également sillonné à de nombreuses reprises le long escalier en colimaçon de la préfecture au même titre que Franck Sharko crée par le romancier Frank Thilliez.
Le cinéma s’est lui aussi largement inspiré du 36 avec, entre autres, Quai des Orfèvres de Clouzot, 36 quai des orfèvres d’Olivier Marchal, dans une moindre mesure Banlieue 13…
A legendary address in Paris: 36 Quai des Orfèvres
On 7 January the latest film by Frédéric Tellier was released, starring Nathalie Baye and Raphaël Personnaz: “L’Affaire SK1”. This fascinating story is not the first to be set in the legendary Quai des Orfèvres. What do you know about this famous place? Let’s take a quick look before most of the police services are moved to the immense building being constructed in Batignolles. That said, the police are likely to be there for some years to come yet.
History of its construction:
The building was constructed between 1875 and 1880, based on plans by architects Emile Jacques Gilbert and his son-in-law Arthur-Stanislas Diet. A large part of the Palais de Justice, which previously housed the Parisian Police Prefecture, had been destroyed during a fire started voluntarily during the Paris Commune. Jules Ferry moved the Prefecture to these new premises, supposedly built on the site of a former poultry market. This is, incidentally, what gave the police their traditional nickname “poulet” (chicken) in French. Another more commonly cited reason is that the term poulet is used to refer to the police because of the presence of a poultry market on the quay alongside the building. The police services moved definitively to the building on 1 August 1913, on the basis of a Decree followed by a Prefectoral Order published by the Prefect Célestin Hennion. The “36”, as it is known, was created to put an end to the notorious Bonnot Gang which mocked police from the first motorised vehicles, at a time when police officers remained largely on horseback and bicycle. The building is currently home to three squads: the Crime Squad, the Drug Squad and the Research and Intervention Squads.
A few benchmark cases of the 36:
Henri Désiré Landru, who is infamous for being the first French serial killer, was convicted several times before being arrested by Inspector Jules Belin in 1919.
The jeweller Charles Mestorino, author of a particularly cruel crime was “grilled” for a period of 15 hours by inspectors Guillaume and Massu in 1928 before confessing the motive for his murder of a jewel broker.
Laetitia Toureaux was the first victim who was assassinated in the Parisian metro in 1937. Her killer has never been found. The circumstances surrounding the story of this woman remain shrouded in mystery.
The infamous Mesrine, public enemy number 1, who was the bane of the Parisian police force, was finally killed in 1979.
A major police operation was launched in 1986 to put an end to the Gang des Postiches (the “Wigs Gang”) which raided 27 banks between 1981 and 1986 and which, throughout its lifespan, had cracked more than 1,300 personal safes.
The famous author Françoise Sagan was trailed for months by the officers of the 36, eventually leading the way to her cocaine supplier. She was arrested in 1988, although was released shortly afterwards.
Thierry Paulin was arrested in 1987 after three fruitless years of inquiry. He was accused of no fewer than 18 murders of elderly women.
It took more than a decade and the work of several teams of police to arrest the infamous Guy Georges.
The 36 in popular culture:
The famous Inspector Maigret, immortilised by Georges Siménon, is of course the main character of the 36. Inspector Adamsbert, created by Fred Vargas, also climbed the long spiral staircase in the Prefecture, as did Franck Sharko, created by the novelist Frank Thilliez.
The cinema has also taken much inspiration from the 36 with, among others, “Quai des Orfèvres” by Clouzot, “36 Quai des Orfèvres” by Olivier Marchan and, to a lesser extent, “District 13”.
Didier MOINEL DELALANDE