Une nouvelle manifestation d’art se déroule du 10 septembre au 23 octobre. Je veux parler de la Biennale de Belleville. Ce quartier multi culturel, situé dans l’Est parisien, pourrait bien devenir un terrain d’expérimentations artistiques bousculant les usages liés à la fréquentation de l’art contemporain. Et tout cela me plaît plutôt, tant l’art confiné dans les musées a, parfois, des allures moribondes figées hors la « vraie vie » alors que la vraie culture devrait être intimement liée à l’existence de chacun . Pourquoi donc, les galeries du Marais et de Saint-Germain-des-Prés seraient-elles toujours les seules à présenter de l’art contemporain dans la capitale ! Hé bien, cette Biennale de Belleville prouve le contraire, haut la main, en réunissant une cinquantaine d’artistes dans des galeries et au Carré de Baudouin, centre de gravité de l’événement, avec une expo collective intitulée Solde migratoire. L’idée de ce modèle de biennale « de proximité » est d’investir un quartier animé, populaire, en tenant compte de ses cultures étrangères, par le biais d’expos, de débats et de performances déambulatoires. Deux temps forts à ne pas manquer : la performance de Lee Show-Chun artiste chinoise, anthropologue de formation et l’exposition urbaine La Peinture à la rue. Je signale, également, la présence de deux artistes prometteurs : Pierre Bismuth et ses clichés décalés (Galerie Bugada & Cargnel, 7-9, rue de l’Équerre, Paris 19e ) et Isa Melsheimer dont les oeuvres parlent magnifiquement de la faillite des utopies et d’une nouvelle forme de romantisme (Galerie Jocelyn Wolff, 78, rue Julien-Lacroix, Paris 20e).
Enfin, à ne pas manquer, la première expo en France du Cubain Alexandre Arrechea (galerie Suzanne Tarasiève) et les récits personnels sur la Nouvelle-Calédonie du Lisboète André Guedes (galerie Crèvecoeur). J’aime bien aussi le clin d’œil des organisateurs aux nombreux mariages chinois à Belleville, avec cette énorme limousine rose qui fait la navette entre les galeries. Délaissant, donc, le temps d’une fin d’après midi, la rive droite et son bruissement d’affaires incessantes, j’ai été heureux de remonter vers Belleville, pour m’y promener et mieux appréhender ce formidable appétit de créer que manifestent ces habitants des quartiers périphériques de la capitale. Tous sont venus des quatre coins du monde et ont choisi Paris pour y vivre avec leurs cultures respectives. Cela augure de belles futures générations, mixtes et entrelacées, que les ibériques désignent de cette jolie formule: les « mil leches » (les mille laits)…
The Belleville Biennial
A new art event began on the 10th of September and will continue until the 23rd of October. I am talking about the Belleville Biennial. This multi-cultural district, situated in eastern Paris, could well become the setting for artistic experimentation that will shake up the status quo in terms of the public interested in contemporary art. And, to me, that is a good thing, given how the art confined within museums sometimes seems set in stone and disconnected with real life when in fact true culture should be intimately linked to each individual’s existence. Indeed, why should the galleries in the Marais and Saint-Germain-des-Prés always be the only ones to present contemporary art in the capital? Well this art biennial in Belleville proves the opposite, and does so in style, by bringing together fifty or so artists in galleries and at the Carré de Baudouin, the event’s centre of gravity, with a collective exhibition entitled ‘Solde migratoire’ (or ‘Net migration’).
The idea behind this type of ‘local’ biennial is to set up camp in a lively, popular district, taking into account its foreign cultures, through exhibitions, debates and itinerant performances. There are two highlights not to be missed: the performance of the Chinese artist and qualified anthropologist Lee Show-Chun, and the urban exhibition of street painting. I would also like to draw your attention to the presence of two promising artists: Pierre Bismuth and his offbeat photographs (Galerie Bugada & Cargnel, 7-9, rue de l’Équerre, Paris 19th arrondissement) and Isa Melsheimer whose works magnificently express the fall of utopias and a new form of romanticism (Galerie Jocelyn Wolff, 78, rue Julien-Lacroix, Paris 20th arrondissement).
Finally, and again not to be missed, the first exhibition in France of the Cuban Alexandre Arrechea (Galerie Suzanne Tarasiève) and the personal tales of New Caledonia by André Guedes (Galerie Crèvecoeur). I also like the way the organisers have reflected the frequent Chinese weddings in Belleville with the big pink limousine which shuttles between the galleries. So, leaving the bustling the right bank behind me for the space of the end of the afternoon I was happy to make my way to Belleville, to stroll around and sense this great appetite for creation that characterises the inhabitants of the outlying districts of the capital. All have come from the four corners of the world and have chosen Paris as their new home while bringing their respective cultures. All this promises mixed and interlaced future generations that the Spanish have a lovely expression for: ‘mil leches’ (a thousand milks)…
Première Biennale d’art contemporain à Belleville.
Du 9 septembre au 28 octobre 2010.
Entrée libre dans tous les lieux.
Didier MOINEL DELALANDE