Scruter les archives de l’Histoire réserve bien des surprises !
Après avoir rencontré le Curé doyen de l’Eglise de la Madeleine, Le Père Daniel Ponsard, j’ai voulu, par exemple, en savoir davantage sur le passé de ce monument, a deux pas de l’hôtel, dont les grandes orgues furent confiées à des compositeurs tels Camille Saint Saens et Gabriel Fauré. Tout d’abord, les lieux furent occupés, dans les années 1500, par la confrérie religieuse dédiée à sainte Marie-Madeleine. Puis la Grande Mademoiselle, Anne-Marie-Louise d’Orléans, posera, en 1659, la première pierre d’une église qui sera détruite et… remise en chantier à partir de 1757 lors de la construction de la Place de la Concorde. Tout cela, finalement, dans un continuum historique assez tranquille jusqu’à ce que le destin de la Madeleine ne s’emballe sous les effets de la Révolution. La religion n’ayant guère les faveurs du moment, les caisses de l’Etat étant vides et la vie politique accaparée par d’autres soucis, l’édifice, inachevé, fut loué à un marchand de vin et à divers artisans. Puis, un décret impérial du 21 février 1806 affecta l’ensemble immobilier à la Banque de France, au Tribunal de Commerce et à la Bourse de Paris. Mais banquiers et commerçants torpillèrent la volonté de Napoléon. Qu’à cela ne tienne, l’Empereur, en décembre 1806 depuis le camp de Poznan, au mieux de sa forme mégalo-maniaque, rédigea et signa un nouveau décret pour l’édification d’un temple à la gloire des Armées: « Le Monument dont l’Empereur vous appelle aujourd’hui à tracer le projet sera le plus auguste, le plus imposant de tous ceux que sa vaste imagination a conçus et que son activité prodigieuse sait faire exécuter. C’est la récompense que le vainqueur des Rois et des Peuples, le fondateur des empires, décerne à son armée victorieuse sous ses ordres et par son génie…» Mais les déboires de Napoléon entraînera l’abandon de l’opération. Plus tard, le roi Louis Philippe ordonna que La Madeleine fut transformée en gare ferroviaire avant de se raviser et de lui confier, en 1845, un destin d’église paroissiale.
C’est aujourd’hui, selon son curé, « en plein Paris haussmanien, une figure emblématique que 600.000 visiteurs gravissent chaque année pour visiter le sanctuaire des reliques de Sainte Marie-Madeleine, pècheresse repentie à qui fut confiée la mission d’annoncer aux apôtres la Bonne Nouvelle. » Quant à l’avenir de La Madeleine au 3ème millénaire ? On pourrait, peut-être, interroger discrètement Marie Madeleine à ce sujet, afin d’écrire, avant l’heure, les archives du futur …
‘The Madeleine’ remembers
Studying the archives of History reserves many surprises!
After meeting the Priest of the Eglise de la Madeleine, Father Daniel Ponsard, I wanted to find out more about the past of this monument, not far from the hotel, whose great pipe organ was entrusted to composers such as Camille Saint Saens and Gabriel Fauré. First of all, the site was occupied, in around 1500, by the religious brotherhood dedicated to Saint Mary Magdalene. Then, in 1659, ‘La Grande Mademoiselle’, Anne-Marie-Louise d’Orléans, would lay the first stone of a church that would be destroyed and rebuilt as of 1757 during the construction of the Place de la Concorde. All this, finally, in a relatively peaceful historic continuum until the destiny of the Madeleine Church was turned upside down by the Revolution. Since religion was not in favour at the time, the State was bankrupt and the politicians had other things on their minds, the unfinished church was rented to a wine merchant and various other artisans. Then, an imperial decree of 21 February 1806 placed the property under the responsibility of the Bank of France, the Business Court and the Paris Stock Exchange. But the bankers and trades people ignored Napoleon’s wish. No matter, the Emperor, in December 1806, from the military camp of Poznan, at the height of his megalomaniac form, drafted and signed a new decree for the edification of a temple to the glory of the Army: « The Monument that the Emperor calls upon you to build will be the most majestic and the most imposing of all those that his vast imagination has conceived and that his prodigious activity knows how to make come into fruition. It is the reward that the conqueror of Kings and Peoples and the founder of empires offers to his victorious army under his orders and by his genius… » But Napoleon’s difficulties caused the project to be abandoned. Later, King Louis Philippe ordered that the Madeleine should be transformed into a railway station before changing his mind and deciding upon its destiny as a church in 1845.
Today, according to the Priest, it is « an emblematic figure, in the heart of Haussmanian Paris, visited by 600,000 people each year who come to see the sanctuary of the relics of Saint Mary Magdalene, the repented sinner who was given the mission of announcing the Good News to the apostles. » What will become of the Madeleine in the 3rd millennium? We could, perhaps, discreetly ask Mary Magdalene’s opinion in order to write the archives of the future…
Paroisse Sainte Marie Madeleine
14 Rue de Surène, 75008 Paris
Tél. : 01 44 51 69 17
Ouverture de l’église : tous les jours de 9h30 à 19 heures
Didier MOINEL DELALANDE
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