Ce pont au même titre que quelques uns des monuments qui l’entoure est l’un des plus emblématiques de Paris. Le 7 octobre 1896, le Tsar Nicolas II, son épouse et le président Félix Faure assistent à la pose de la première pierre. L’ouvrage doit sceller l’alliance entre la France et la Russie. Le Tsar verra l’ouvrage achevé lors de son retour à Paris en septembre 1901.
Dans un contexte pré-exposition universelle 1900 – pour marquer l’opinion autant que la Tour Eiffel l’avait faite en 1889 – un concours d’idées est organisé pour proposer plusieurs projets. Le Cahier des Charges précise « Le pont ne devra pas masquer la perspective des Invalides que la nouvelle avenue était destinée à mettre en pleine lumière ; il ne devra pas nuire à l’aspect si riant (sic) et si mouvementé de la Seine qui, vue du pont de la Concorde, offre un spectacle unique par le déroulement de ses ponts et de sa navigation intense (…) il devra présenter une largeur en harmonie avec celle de l’avenue tout en ne couvrant pas une trop grande surface de notre beau fleuve (…) ». Il doit par ailleurs s’accorder avec le décor avoisinant (Petit et Grand Palais). Les plans des ingénieurs Jean Résal et Amédée Alby sont choisis, les travaux sont coordonnés par Alfred Picard. Imaginées, coordonnées par deux architectes, Joseph Cassien Bernard et Gaston Cousin, l’esthétique et la décoration sont confiées à quelque uns des sculpteurs les plus renommés du moment, les plus classiques aussi, parmi les plus conservateurs sans doute. Innovation architecturale et technique, le pont Alexandre III rassemble pour son décor tous les poncifs de la fin du XIXe siècle : surcharge de motifs, d’allégories, de symboles déclinés dans un style à la fois réaliste et aimable qui fait entrer les mythes dans le champ du familier. De chaque côté du pont deux pylônes supportant une statue de Pégase est tenu au licol par quatre Renommées.
Terminé dans les délais annoncés, le pont est inauguré le 14 avril 1900. Même si plusieurs artistes et personnalités de l’époque ont critiqué le côté très classique du pont Alexandre III, il n’en demeure pas moins l’une des vedettes de l’Exposition Universelle. « Habillé » suivant les goûts des époques pour les expositions universelles 1925 et 1937, le pont change plusieurs fois d’apparence dans la première moitié du XXème. Une vague campagne de rénovation est orchestrée en 1995 pour le centenaire du pont. Le Pont Alexandre III est l’un des plus renommés de Paris, imité dans plusieurs villes, il est généralement l’un des décors privilégiés de nombreux films se tenant à Paris.
Pont Alexandre III, the most majestic of them all?
This bridge, along with several of the monuments found in its vicinity, is one of Paris’s most iconic spots. On 7 October 1896, Tsar Nicholas II, his wife, and President Félix Faure were present for the placement of its first stone. The construction was built to celebrate the alliance between France and Russia.
The Tsar would later see the completed work when he returned to Paris in September 1901.
In the run-up to the Exposition Universelle world’s fair of 1900 – and in the hopes of impressing the public as much as the Eiffel Tower had in 1889 – a competition for ideas was held to examine various projects. The requirements specification mentioned that “the bridge must not hide the view of Les Invalides, which was intended to be framed perfectly by the new avenue; it must not detract from the ever so joyful (sic) and lively look of the Seine, which, seen from the Pont de la Concorde, offers a unique spectacle with its series of bridges and busy boat schedule (…) it must be wide enough to suit the width of the avenue, without covering up too vast an area of our beautiful river (…).” In addition, it had to go well with neighbouring features (the Petit and Grand Palais). Plans by engineers Jean Résal and Amédée Alby were selected, and the work was coordinated by Alfred Picard. Designed and overseen by two architects, Joseph Cassien Bernard and Gaston Cousin, the style and decoration were carried out by some of the best-known sculptors of the era (not to mention the most traditional and no doubt amongst the most conservative). The decoration of the architecturally and technically innovative Pont Alexandre III employed all the commonplaces of the end of the 19th century: stacks of motifs, allegories and symbols designed in a realistic but approachable style, which brought mythical content into a familiar context. On either side of the bridge, two socles supported a statue of Pegasus, restrained at the halter by four Fames.
After being completed by the scheduled deadline, the bridge was inaugurated on 14 April 1900. Although several artists and celebrities of the time criticised the Pont Alexandre III’s highly classical aspects, it remained one of the highlights of the Exposition Universelle. “Dressed” to suit the different tastes in vogue for the world’s fairs of 1925 and 1937, the bridge changed appearance several times during the first half of the 20th century. A spate of renovations was carried out in 1995 for the bridge’s centenary celebrations.
The Pont Alexandre III is one of Paris’s most famous. It has been imitated in several other cities and is known as an oft-used backdrop for films that take place in Paris.
Didier MOINEL DELALANDE