En 1824, deux conseillers généraux de Vaugirard acquièrent l’autorisation d’acheter et de lotir les terrains de la plaine de Grenelle. Ils doivent construire, en contrepartie, un pont reliant Grenelle à Passy. L’ouvrage dirigé par l’architecte Mallet est ouvert au public le 1er mai 1827. Il est soumis à péage : 2 centimes pour un âne, 5 centimes par personne et 25 centimes pour un carrosse tiré par 2 chevaux. Après la réunion des communes limitrophes à Paris en 1859-1860, la ville rachète les droits de la concession en 1865 mais le péage est maintenu jusqu’en mai 1874.
En raison de son succès, le pont est rapidement fragilisé et voit plusieurs travaux de rénovation entre 1849 et 1873. En 1873, en raison d’une forte affluence, plusieurs arches s’effondrent. La reconstruction du pont est décidée par décision ministérielle en 1874. Le chantier s’achève un an plus tard.
S’appuyant sur l’extrémité occidentale de l’île aux Cygnes, le nouveau pont se voit doté d’un rond-point, place idéale pour recevoir un monument. Il faut attendre le 4 juillet 1889, date de fête nationale des Etats-Unis, pour que la place soit occupée par la réplique au ¼ de la fameuse statue de « La Liberté » de Bartholdi installée dans le port de New York.
A la fin des années 1950 avec l’explosion de la circulation automobile est décidée la reconstruction de l’ouvrage d’autant que sa culée, rive droite est un obstacle à la future voie express. D’une longueur totale de 220 m, large de 30 avec une chaussée de 20 m, habillé d’une peinture verte ne jurant pas avec le bronze de la statue de la Liberté, le pont par sa technique, le matériau employé – l’acier – ses formes, représente pleinement son époque. Certains jugeront le nouveau pont comme résolument trop moderne, mais, force est de constater que son architecture révélatrice de son époque se marie bien avec le décor moderne des alentours : Maison de la Radio, Beaugrenelle…
Pont de Grenelle, or how society evolved
In 1824, two regional councillors from Vaugiraud were given permission to purchase and divide up plots of land on the Grenelle plain. In return, they had to build a bridge between Grenelle and Passy. The structure by the architect Mallet opened to the public on 1 May 1827. It was a toll bridge: 2 centimes for a donkey, 5 centimes per person and 25 centimes for a coach pulled by 2 horses. After a meeting between neighbouring municipalities in Paris in 1859-1860, the city bought back the rights to the concession in 1865 but tolls were maintained until May 1874.
Due to its success, the bridge’s structure rapidly weakened and was renovated several times between 1849 and 1873. In 1873, due to particularly heavy traffic, some of the arches collapsed. A ministerial decision was taken to re-build it in 1874. Work was finished a year later.
The new bridge was on the western end of the Ile aux Cygnes where a roundabout was constructed, an ideal site for a monument. However, it wasn’t until 4 July 1889, American Independence Day, that a quarter-size replica of Bartholdi’s Statue of Liberty in New York Harbour, took up residence.
Then with the explosion of automobile traffic in the late 1950s the decision was made in 1959 to re-build the bridge, particularly as its abutment pier on the Right Bank would be in the way of the planned dual carriageway. The new bridge is 220 m long, 30 m wide with a 20 m wide road, and is painted a shade of green that goes rather well with the bronze of the Statue of Liberty. In technical terms, the material used – steel – and shape, it is totally representative of its time. Some think the new bridge too modern, but it has to be said that its period architecture sits well with the modern decor around it, including the Maison de la Radio and Beaugrenelle.
Didier MOINEL DELALANDE