L’histoire de ce pont est assez mouvementée et remonte au 14ème siècle. A cet endroit se trouvait le pont Fust de l’île Notre-Dame (île Saint-Louis). Construit en bois en 1369, il reliait l’île Saint-Louis à la rive gauche. Il fut emporté par les eaux.
De 1618 à 1620 fut reconstruit un pont provisoire en bois par Christophe Marie. Pour le passer, il fallait payer un double par personne, deux par cheval et six par voiture. Il fut détruit par la débâcle des glaces en 1637.
A nouveau reconstruit en bois, il est partiellement détruit par les inondations de 1651. De 1654 à 1656 on reconstruit à nouveau ce pont en pierre cette fois. Il sera restauré, abaissé et élargi de 1847 à 1848. Mais une fois de plus, il subira les crues de 1910. Sans être vraiment détruit, son infrastructure subira de nombreux dégâts. Il sera démoli en 1918.
Nous arrivons enfin au pont actuel. Construit de 1923 à 1928 par les architectes Pierre et Louis Guidetti en béton armé recouvert de pierre, il enjambe la seine entre les quais d’Orléans et de la Tournelle. Sa longueur est de 122 mètres pour une largeur de 23 mètres. Il est constitué de trois arches d’une portée respective de 12,50 mètres, 74 mètres, 11 mètres. Le pont construit en béton fut rehaussé de pierres de tailles pour ne pas trop jurer avec la cathédrale Notre Dame.
Il est surmonté d’un pylône de 14 mètres supportant la statue de Sainte-Geneviève, patronne de Paris qui regarde vers l’Est d’où peut survenir à tout moment la menace des Huns. Cette décoration rappelle que la châsse de Sainte-Geneviève fut déposée comme palladium à la pointe de l’île Saint-Louis lors de l’invasion des Normands en 885. Elle est l’œuvre de Paul Landowski qui réalisa également le célèbre Christ de Rio.
Particulièrement goûté des touristes et promeneurs, de la clientèle des bouquinistes, cette partie des quais et des berges d’où l’on jouit d’une vue superbe et sur Notre-Dame et sur l’île Saint-Louis est à plusieurs reprises choisie par les cinéastes comme un décor privilégié pour symboliser une certaine image de Paris. Plusieurs scènes de « Un Américain à Paris » de Vincente Minnelli (1951) évoquent ce lieu, de même « Tout le monde dit I love you » (1996) de Woody Allen. Dans « Absolument fabuleux » de Gabriel Aghion (2001), Jonathan (Vincent Elbaz) emprunte en roller le quai de la Tournelle entre le Pont de la Tournelle – sous lequel il passe – et le pont de l’Archevêché.
L’illustration de l’article est une aquarelle de Monsieur Michel Colson
Le Pont de la Tournelle
This bridge has had a turbulent history dating back to the 14th century. The Pont Fust de l’Île Notre-Dame (Île Saint-Louis) was built on this site. Constructed in wood in 1369, it connected the Île Saint-Louis to the Left Bank, but was later washed away. Between 1618 and 1620, a temporary wooden bridge was constructed by Christophe Marie. A toll had to be paid in order to cross: one “double” denier per person, two for a horse and six for a car. It was destroyed by melting ice in 1637. Rebuilt once again in wood, it was partially destroyed by the floods of 1651. Between 1654 and 1656, the bridge was rebuilt, this time in stone. It was restored, lowered and widened between 1847 and 1848. It was, however, again to suffer from the floods of 1910. Although not entirely destroyed, its infrastructure was seriously damaged and it was demolished in 1918.
This finally brings us to the bridge which stands today. Built between 1923 and 1928 by the architects Pierre and Louis Guidetti in stone-clad reinforced concrete, it spans the Seine between Quai d’Orléans and Quai de la Tournelle. It is 122m long and 23m wide. It consists of three arches with respective spans of 12.5m, 74m and 11m. The concrete bridge was clad in stone in order not to clash too harshly with Notre Dame Cathedral.
A decorative 14m-high pylon supports the statue of Saint Geneviève, the patron saint of Paris, who is looking eastwards for the imminent threat of attack from the Huns. It is a reminder that the shrine to Saint Geneviève was used on the tip of the Île Saint-Louis as protection during the Norman invasion of 885. The statue is the work of Paul Landowski, who also created the famous statue of Christ the Redeemer in Rio. A particular favourite with tourists, walkers, and customers of the second-hand booksellers, this part of the quay and riverbank enjoys superb views of Notre Dame Cathedral and the Île Saint-Louis.
The view has been chosen by many film directors as the best way of symbolising a certain image of Paris. It features in several scenes of “An American in Paris” by Vincente Minnelli (1951) as well as in “Everyone Says I Love You” (1996) by Woody Allen. In “Absolutely Fabulous” by Gabriel Aghion (2001), Jonathan (played by Vincent Elbaz) rollerskates along Quai de la Tournelle between the Pont de la Tournelle – which he goes under – and the Pont de l’Archevêche.
L’illustration de l’article est une aquarelle de Monsieur Michel Colson
Didier MOINEL DELALANDE