Au cœur du 8ème arrondissement se tient l’un des monuments qui nous fait rêver, et dont j’aime à vous parler sur ce blog. Le Royal Monceau, par son histoire, sa culture de l’excellence hôtelière à la française et sa prétention d’icône en matière artistique, ne pouvait éviter de subir les assauts de mon humble plume. Les belles histoires débutent souvent par une belle rencontre, et celle qui nous concerne est particulièrement notable. Il s’agit de la rencontre entre Pierre Bermont et André Jugnot, qui fondèrent respectivement le Miramar de Cannes et le Carlton de Paris.
L’établissement rentre ensuite dans l’histoire en devenant le quartier général des forces alliés, Eisenhower et Montgomery ayant décidé d’y établir leur état major. Mais les forces armées ne sont que fraction des grands noms que l’hôtel attire en cohorte. Le régiment des résidents célèbres est incroyable, et l’on a pu y voir défiler Winston Churchill, Hô Chi Minh (pendant la conférence de Fontainebleau), Maurice Chevalier, Coco Chanel, Walt Disney, Hemingway, Joseph Kessel ou encore Joséphine Baker. Le propriétaire du Royal Monceaux, désireux d’augmenter son ampleur stratégique crée alors le groupe du même nom, qui comprend alors une dizaine de pensions de très haut standing. L’escadron de stars qui le fréquente ne se réduit pas, et l’on peut noter encore des noms de pensionnaires tels que Michel Polnareff, Robert de Niro ou Madonna.
Pour rejoindre le rang des palaces, et suite à l’acquisition des lieux par le Qatar et Pierre Allard en 2007, l’établissement fait peau neuve, notamment par le biais d’une très médiatique « demolition party », qui ouvre une période de travaux de près de deux ans. En fin stratège, Allard fait appel à un peloton magistral pour la rénovation du lieu. Philippe Stark, Hervé Mikhaeloff et Armand Hadida sont de la partie. Soucieux de respecter un néo classicisme et un esprit français très présent, Stark dévoile avec passion les œuvres qu’il a crée pour la nouvelle décoration des chambres comme des restaurants. Une doctrine ? L’absence de style. Selon lui l’hôtel, lieux de vie, doit rejeter la statique d’un style, et permettre un « joyeux foutoir » ou le voyageur retrouve ses marques. Les clins d’œil à l’histoire sont là, en témoignent les tableaux posés par terre pour évoquer le bureau de Malraux, et les touches Stark, comme les abat-jours annotés, sont bien présents. Les musiciens sont honorés par la présence, dans chaque chambre, d’une guitare dessinée spécialement pour le Royal Monceau.
A noter également le réputé club de cigares Viñales dont je vous avais parlé dans mon billet dédié aux fumoirs.
Il est amusant de noter à quel point l’esprit qui gouverne ce lieu correspond à la devise du Mathurin, « le luxe d’être chez soi », d’ailleurs la parenté se retrouve dans les détails, comme les nombreux livres disposés dans l’hôtel ou l’invitation constante à la culture… Le Royal Monceau obtient la distinction « Palace » en juin 2013 et devient le 13ème établissement français à recevoir le précieux label.
Le Royal Monceau:
In the heart of the 8th arrondissement, you can find one of the masterpieces which dreams are made of and that I like mentioning in this blog. With its history, its place in the French tradition of luxury hotel accommodation and its dedication to artistic excellence, it was only a matter of time before Le Royal Monceau, fell prey to my humble pen. The best stories often start with a wonderful encounter, and the meeting of Pierre Bermont and André Jugnot, who had founded the Cannes Miramar and the Paris Carlton respectively, was a notable one indeed. The hotel went down in history by becoming the headquarters of the allied forces when Eisenhower and Montgomery decided to establish their base there. But the great names that the hotel has attracted over the years do not stop at the armed forces. Its famous residents are legion: Winston Churchill, Ho Chi Minh (during the Fontainebleau Agreements), Maurice Chevalier, Coco Chanel, Walt Disney, Hemingway, Joseph Kessel, Josephine Baker and more. Eager to extend his strategic influence, the owner of Le Royal Monceau created the group of the same name, which then included a dozen highly prestigious luxury guesthouses. The throng of stars who were guests at the hotel continued to grow, with big names including Michel Polnareff, Robert de Niro and Madonna.
Following the acquisition of the premises by Qatar and Alexandre Allard in 2007, the establishment was given a facelift to elevate it to palace status. The works, which lasted almost two years, were launched by a highly publicised “demolition party”. A shrewd strategist, Allard brought in an expert squad including Philippe Stark, Hervé Mikhaeloff and Armand Hadida to carry out the renovation work. Intent on respecting the ideals of Neoclassicism and retaining a tangible essence of France, it was with passion that Stark revealed the pieces he had devised for the new décor of the rooms and restaurants. His motto for the project was “the absence of style”. He believes that, as a living space, a hotel should reject the rigidity of a style and instead provide a “carefree shambles” where the traveller can find his bearings. There are plenty of nods to the past, with paintings placed on the ground to evoke Malraux’s study, as well as trademark Stark touches such as the annotated lampshades. Music is also to the fore: each bedroom features a guitar custom-designed for Le Royal Monceau.
The renowned Viñales cigar club which I mentioned in my article on smoking lounges is also worth noting.
It’s funny to remark how true Mathurin’s motto, “the luxury of being at home” matches the atmosphere of this place. The truth of the statement is in the details: the many books scattered around the hotel and the omnipresent sense of culture…
Le Royal Monceau was awarded the « Palace » label in June 2013 and thus became the 13th French hotel to receive this highly regarded denomination.
Royal Monceau – Raffles
37 Avenue Hoche
75 008 Paris
Didier MOINEL DELALANDE