Comme le pont de Bir Hakeim un peu plus loin sur la Seine, ce pont a notamment pour particularité de pouvoir se franchir de multiples manières, à pied, en vélo, autrefois à cheval, ou encore en métro. Par ailleurs, même si sa silhouette est inchangée, il a pris des proportions plus importantes au cours des ans.
Avant 1832, la traversée de la Seine s’effectuait à ce niveau par un bac à la hauteur de Bercy. En 1793, un certain François Borel s’était rendu célèbre en sauvant six personnes de la noyade.
En 1832, Louis Philippe y inaugure un pont suspendu de trois travées construit par les architectes Jean Bayard, de la Vingtrie et Vergès pour fêter un an de son règne. Il est soumis, comme son voisin le pont d’Austerlitz, à un péage routier d’1 sou par piéton, 3 par voitures à deux roues et 5 par voitures à quatre roues. Et un sou de plus pour chaque cheval attelé. La révolution de 1848 abolit les péages sur les ponts à Paris, mais l’ouvrage étant encore à ce moment de l’histoire hors les limites de la capitale, les riverains sont soumis à la taxe jusqu’au 30 septembre 1861. L’importante densité du trafic commande l’élargissement du pont.
Un décret de 1863 commande sa reconstruction en l’inscrivant dans le cadre de la rénovation globale de la capitale lancée par Napoléon et Haussmann. L’ouvrage en maçonnerie est conçu par l’ingénieur Edmond Jules Féline-Romany, ingénieur municipal et chef de service de la Seine dans Paris, assisté de son adjoint Paul-Emile Vaudrey. La construction débute en 1863 et se termine en 1864. A cette époque, le pont de Bercy fait 175 mètres de long pour environ 20 mètres de large. Il s’appuie sur cinq arches elliptiques en maçonnerie de 29 m d’ouverture. Les tympans des arches sont ornés de couronnes sculptées entourant des oculi.
En 1903, le pont de Bercy est élargi pour la première fois de 5,5 mètres. Ces travaux d’élargissement réalisés par l’ingénieur Jean Réal sont destinés à la construction du viaduc constitué de 41 arcades en plein cintre de 4,5 mètres supportant la ligne 6 du métro. Depuis l’exposition universelle de 1900, le système de métro parisien était en pleine expansion. Ce viaduc est terminé en 1909 et supporte encore aujourd’hui le passage de la ligne aérienne.
Le 20 janvier 1986, le Conseil de Paris décide de doubler le pont pour améliorer la circulation, avec l’échéance des jeux olympiques de Paris en 1992 (la capitale étant candidate). Les travaux s’effectuent entre 1989 sous la direction de l’ingénieur Jacques Monthioux qui remporte le concours organisé à cette occasion. La nouvelle largeur du pont est de 40 mètres. Un nouveau pont en béton armé est accolé à l’ancienne construction côté amont. Cependant, la copie est construite avec des techniques modernes, et l’habillage en pierre de taille donne une illusion parfaite.
Pont de Bercy
Like the Pont de Bir Hakeim a little further on, this bridge is unusual in that it can be crossed in various ways: on foot, by bike, by horse (in earlier times) or by metro. Another of its particularities is that, although its silhouette has remained unchanged, it has become larger over the years.
Before 1832, Seine crossings in this area were completed by way of a ferry that went to and from Bercy. In 1793, a fellow named François Borel became famous there by saving six people from drowning.
In 1832, Louis-Philippe inaugurated a three-span suspension bridge here, constructed by the architects Jean Bayard, de la Vingtrie and Vergès, to celebrate the first year of his reign. Just like its neighbour, the Pont d’Austerlitz, this bridge was subject to a road toll of one sou per pedestrian, three per two-wheeled carriage and five per four-wheeled carriage – plus one sou for each harnessed horse. The 1848 Revolution abolished tolls on the bridges of Paris, but since at this point in time the structure was outside the bounds of the capital, residents had to pay the charge until 30 September 1861. Due to a high volume of traffic, the bridge was widened.
In 1863, a decree ruled that the bridge be reconstructed as part of the full renovation of the capital launched by Napoleon and Haussmann. The stone construction was designed by Edmond Jules Féline-Romany, municipal engineer and head of the city’s Seine management department, with the aid of his deputy, Paul-Emile Vaudrey. Building work commenced in 1863 and was completed in 1864. At the time, the Pont de Bercy was 175 metres long and around 20 metres wide. It rested upon five elliptical stone arches, 29 metres apart. The arches’ tympanums are adorned with crowns carved around oculi.
In 1903, the Pont de Bercy was widened for the first time, by 5.5 metres. The widening work, which was carried out by the engineer Jean Réal, was undertaken in order to permit the construction of a viaduct, composed of 41 4.5-metre round arches forming an arcade, which would support line 6 of the metro system. Following the Universal Exposition of 1900, the Parisian metro system was being extended rapidly. The viaduct was completed in 1909 and still carries the overground line today.
On 20 January 1986, the Council of Paris decided to double the bridge’s width to ease congestion in time for the 1992 Olympic Games (for which Paris was a candidate). The work took place starting in 1989 under the command of engineer Jacques Monthioux, who had won the competition held to find a lead engineer. The bridge’s new width was 40 metres. A new bridge made of reinforced concrete was attached to the older structure on the upstream side. Despite using modern techniques, the addition is a copy of the old bridge, and the cut stone used to cover the base creates the perfect illusion.
Didier MOINEL DELALANDE
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